La petite fille qui cherchait le Royaume de la Liberté. N. Collard
Il était une fois une petite fille qui était si petite qu’elle avait accroché une balançoire à un brin d’herbe, et qu’elle jouait au ballon avec les gouttes de rosée.
Vous pensez peut-être qu’elle vivait au paradis parmi les fleurs et les coccinelles ?
Pas du tout ! Au contraire…
Excepté les quelques brins d’herbes qui avaient réussi à apparaître çà et là, le monde dans lequel elle vivait n’était que parois et couloirs étroits ainsi que lourdes pierres grises sur lesquelles rien ne poussait.
Pourtant, la petite fille rêvait de vastes paysages ondulant sous le soleil et les chants d’oiseaux : le Royaume de la Liberté. Là où on respire à plein poumons, où on se sent léger.
Qui lui avait bien mis cette idée en tête ?
Certainement pas les grandes personnes avec qui elle vivait. Elles étaient bien trop sérieuses et occupées !
De temps en temps, surgis d’on ne sait où, elle voyait passer un voyageur, un musicien, un poète… quelqu’un qui semblait venir d’ailleurs. Chaque fois, elle se promettait qu’une fois grande, elle partirait à son tour en exploration. Il devait bien y avoir un autre monde plus lumineux et plus coloré quelque part.
Un jour, elle entendit parler d’un sage qui, lui avait-on dit, pourrait l’aider. Sans hésiter, elle alla le voir et lui parla de son rêve. Mais, comble de salive de crapaud, il était muet !
Cela ne suffit pas à la décourager ! Elle commença ainsi un immense périple, allant de sage en maître, en passant par des sorcières et autres fées sensés détenir la formule magique qui lui ouvrirait les portes du Royaume de la Liberté.
A chaque nouvelle rencontre, elle repartait avec une clé, une page de grimoire, une pierre précieuse, amassant un véritable trésor dans son sac à dos, mais toujours pas de Royaume de la Liberté à l’horizon.
Le temps passa. Un jour, on lui parla d’un nouveau sage, célèbre entre tous, et tellement puissant que si elle réussissait à lui arracher un seul cheveux blanc, elle pourrait l’échanger contre la clé qu’elle cherchait depuis tant d’années.
A force de ruse, elle réussit un soir à lui voler le cheveu convoité. Mais, malheur à elle !
Le sage senti dans son sommeil le petit picotement caractéristique lui indiquant qu’on lui dérobait un cheveu, ce qui le réveilla. Sa colère fut terrible ! Pour la punir, il la chassa de sa maison, lui interdisant à jamais de poser un orteil dans sa propriété.